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 L’ÉLECTION DES NOUVEAUX DIRIGEANTS DE L’UNION AFRICAINE ET LES ENJEUX POUR 2025 

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En février 2025, S.E. Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union Africaine (CUA) depuis 2017, sera remplacé par l’un des trois candidats déclarés pour diriger cette organisation. De même, son vice-président et les six commissaires de l’exécutif seront également élus, conformément aux statuts de la Commission, spécifiés dans l’article 10, qui fixe la durée du mandat des membres à quatre ans, renouvelable une fois. 

À l’approche de ces élections cruciales, plusieurs enjeux se dessinent, liés tant à la politique africaine qu’à l’intégration du continent. Quels seront l’impact politique de ces élections et leurs répercussions sur le processus d’unification africaine ? 

Les élections : règles et candidats  

Initialement prévues pour février 2024, ces élections ont été reportées à février 2025, conformément à une décision du Conseil exécutif ministériel. Ce dernier a également décidé que la présidence et la vice-présidence de la Commission respecteraient un système de rotation interrégional basé sur l’ordre alphabétique anglais. Pour ce cycle, la région orientale est éligible au poste de président, tandis que la région septentrionale l’est pour le poste de vice-président. 

Les États membres des régions concernées ont désigné et soumis les noms des candidats accompagnés de leur curriculum vitae et de leur déclaration de vision. Les principaux prétendants à la présidence sont : 

– Mahmoud Ali Youssouf (Djibouti) 

– Raila Amolo Odinga (Kenya) 

– Richard Randriamandrato (Madagascar) 

Pour les postes de commissaires, les candidats incluent : Salah Francis et Selma Malika (Algérie), Mohamed Ahmed Fathi et Hanan Morsy (Égypte), Najat M. Elhajjaji (Libye), ainsi que Latifa Akharbach (Maroc). 

Les nouvelles équipes auront pour mission de réaliser les objectifs fondamentaux de l’UA, parmi lesquels : 

1. Coordination et mise en œuvre des politiques

   – Appliquer les décisions et les politiques adoptées par l’UA. 

   – Assurer la coordination entre les États membres et les organes de l’organisation. 

2. Promotion de l’intégration africaine

   – Renforcer l’unité politique, économique, sociale et culturelle du continent. 

   – Collaborer étroitement avec les communautés économiques régionales. 

3. Maintien de la paix et sécurité 

   – Prévenir, gérer et résoudre les conflits. 

   – Soutenir les initiatives de reconstruction post-conflit. 

4. Défense des droits de l’homme et de la démocratie

   – Promouvoir la bonne gouvernance, l’État de droit et les droits humains. 

5. Développement économique et social

   – Élaborer des programmes de lutte contre la pauvreté et en faveur du développement durable. 

6. Renforcement de la voix de l’Afrique sur la scène mondiale

   – Représenter les intérêts du continent à l’international. 

Ces missions devront être accomplies dans un contexte de défis spécifiques, témoins de l’importance stratégique de ces élections pour l’avenir du continent. 

Enjeux majeurs des élections  

Leadership et réformes institutionnelles

Les nouveaux dirigeants auront pour responsabilité de poursuivre les réformes nécessaires pour améliorer la gouvernance et l’efficacité de l’UA. Dans un contexte de scepticisme croissant quant à l’importance de cette institution, il sera essentiel de rassurer les États membres sur la capacité de l’UA à relever les défis contemporains et à influencer positivement le changement en Afrique. 

Représentation régionale et parité

Le respect de la rotation régionale et de la parité hommes-femmes constitue un enjeu central. Assurer une représentation équitable est crucial pour préserver l’unité et la cohésion au sein de l’organisation, tout en renforçant sa crédibilité auprès des partenaires internationaux. 

Rivalités géopolitiques

Des tensions entre certains États membres, notamment l’Algérie et le Maroc, pourraient influencer le processus électoral. Ces rivalités géopolitiques risquent de compliquer la sélection des dirigeants et de fragiliser la stabilité de l’UA. 

Crise démocratique et gouvernance

Le nouvel exécutif devra se positionner face aux crises démocratiques sur le continent, marquées par des suspensions d’États membres (Mali, Burkina Faso, Soudan, Niger, Guinée) suite à des coups d’État. L’UA devra démontrer son impartialité et sa capacité à favoriser la stabilité, y compris dans des cas comme le Gabon et le Tchad, où des transitions similaires ont eu lieu. 

Élections nationales en 2025

L’année 2025 sera marquée par des élections cruciales dans plusieurs pays africains (Côte d’Ivoire, Cameroun, Seychelles, Égypte, Togo, Burundi, Comores, Tanzanie, etc.). L’UA devra déployer des observateurs et adopter des positions claires pour préserver sa crédibilité et son influence. 

Répercussions sur l’intégration africaine 

Agenda 2063

Les dirigeants élus joueront un rôle clé dans la mise en œuvre de l’Agenda 2063, le plan stratégique visant à transformer l’Afrique en une puissance mondiale intégrée et prospère. Leur engagement sera déterminant pour atteindre les objectifs de cet agenda ambitieux. 

Renforcement du multilatéralisme africain

L’UA devra promouvoir la coopération entre les États membres pour faire face aux défis communs, tels que la sécurité, la gouvernance et le développement économique. 

Cohésion et stabilité

Une élection transparente et équitable renforcera l’unité continentale, tandis qu’un processus contesté pourrait exacerber les divisions internes. 

Relations internationales

Le contexte géopolitique mondial, marqué par la présence renforcée de la Chine et de la Russie, le retour de Donald Trump aux États-Unis et les rivalités avec des puissances traditionnelles comme la France, influencera les priorités stratégiques des nouveaux dirigeants. 

Conclusion

Les élections de février 2025 seront déterminantes pour l’avenir de l’Union Africaine et de son processus d’intégration. Les dirigeants élus auront la responsabilité d’assurer la cohésion du continent, de promouvoir son développement et de renforcer sa voix sur la scène mondiale. Ces choix auront des répercussions durables sur la capacité de l’Afrique à répondre aux aspirations de ses peuples et à relever les défis du XXIe siècle. 

ZeroMalheur

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